Juste un simple conte... [A peu près la Belle et la Bête]
Juste un simple conte...
[A peu près la Belle et la Bête] Chap. n°1
Il
était une fois, dans un pays lointain, un petit village aux apparences
chaleureuses mais dans lequel une vieille légende persistait au fil des
générations.
Cette légende laissait entendre que dans le château
perché au sommet de la colline qui surplombait le village, un prince
des ténèbres vivait, plongeant les alentours dans une atmosphère de
terreur. Les villageois le nommaient « Satan », imaginant que dans sa
demeure se déroulaient des scènes des plus atroces, si bien que
personne n’osait s’en approcher, ne serait-ce qu’un peu.
Bien sûr,
certaines personnes n’y croyaient en rien, et par la même occasion,
s’en fichait quelque peu, tel le gentil boulanger ; Daisuke.
De son
diminutif Die, il prenait son travail très a cœur, préparant ses pains
avec presque tout son amour, le reste allant a son bien-aimé Toshiya.
Ce
dernier, bien qu’il était nouveau dans les environs, était déjà très
apprécié de tout le monde. Gentil, serviable, et beau de surcroît, il
aimait se balader de longues heures dans les bois lorsqu’il n’aidait
pas son amant à vendre leurs produits, au plus grand plaisir des
clients.
Maintes et maintes fois, on lui répéta que se promener
dans les bois qui entouraient la colline était fort imprudent, mais le
Beau ne se préoccupait en rien de quelque légende qu’il soit, persuadé
que « La Demeure de Satan » n’était que le fruit de l’imagination des
anciens pour éviter que les plus jeunes ne s’éloignent du village.
C’est
en revenant de l’une de ses balades que Toshiya surprit son cher et
tendre Die dans les bras d’un autre que lui. Le ménestrel, Kaoru. Il
l’avait déjà rencontré au village cet homme aux allures frivoles qui
chantait et jouait a tue-tête ses mélodies aux paroles parfois
douteuses. Ne répondant plus de rien, il préféra rentrer chez lui, ne
pouvant retenir ses larmes qui roulèrent sur ses joues rouges de
tristesse. S’effondrant sur son lit, il se noya dans les pensées noires
qui ne l’avaient plus quittées depuis cet instant où il aperçu son
amour embrasser un autre homme. Il ne pouvait s’empêcher de le haïr,
d’injurier cet homme qui l’avait trahi.
Il l’aimait. Tellement
qu’il se retrouva perdu dans ses idées. Il ne pouvait lui pardonner.
C’est à l’instant même où leurs regards se sont croisés que Toshiya eut
l’envie de se blottir dans les bras du roux et il pensait sincèrement
que c’était réciproque...
Ou alors, était-ce de sa faute ?
Peut-être aurait-il dû se donner à Die dès que celui-ci l’en a
supplié... Ce serait pour cette raison que le jeune boulanger se
réconforte chez un autre. Mais tout de même...
Toshiya était
passionné par la musique et aurait aimé pouvoir exprimer sa passion
chez lui mais Daisuke affirmait détester cela et lui interdisait
formellement de jouer. Alors pourquoi ce ménestrel ?!
Ces questions
le torturaient lorsqu’un claquement lui indiqua que son concubin en
avait fini avec son musicien illégitime. Le Brun se redressa et la
porte de la chambre s’ouvrit doucement sur un boulanger au sourire
parfait et joyeux qui ne tarda pas à disparaître a la vue du jeune
homme en pleur qui s’était réfugié au creux de ses cousins.
« Que ce passe-t-il mon Amour ? Il s’est passé quelque chose ? »
Daisuke
s’avança pour poser une main réconfortante sur la joue humide de son
partenaire lorsque celui-ci se recula d’un geste vif accompagné d’un
visage frustré.
« Je t’ai vu Die... Avec ce ménestrel... »
Le
visage de celui qui se voulait réconfortant prit une mine d’abord
surprise puis confuse alors que son visage se baissait au fur et à
mesure qu’il reculait. Il commença à balbutier des excuses, fricotant
ses doigts moites nerveusement lorsque, d’un signe de la main, Toshi le
stoppa. Interloqué, le roux se tu pour regarder son bien-aimé se
diriger sur le balcon et s’asseoir sur la rambarde de métal qui
l’entourait.
« Jamais je ne pourrais te le pardonner Daisuke... Je t’aimais et tu le sais... »
Les
gestes qui suivirent ses mots arrachèrent un cri de terreur au
boulanger qui vit son amour basculer derrière son appui pour se laisser
tomber dans le vide. Dans l’élan d’un dernier espoir, Die se précipita
sur le balcon et fixa le sol où il ne pu apercevoir qu’une ombre noire
passer à une vitesse folle, suivie de claquements de sabots. Au sol,
seul de la poussière retombait lentement tel un brouillard de questions
que se posait a présent le boulanger abandonné.
Interloqué par le
cri de leur voisin, plusieurs villageois avaient pu assister à la scène
de leur rez-de-chaussée. Après les avoir interrogés, Die su qu’un homme
sur un cheval aussi sombre que la cape qui recouvrait l’inconnu avait
happé le Beau avant que celui-ci ne touche le sol et l’avait emmener.
Une
seule idée préoccupait à présent le roux ; Retrouver l’être qui lui est
si cher et se faire pardonner son erreur. C’est pourquoi il se mit en
quête de suivre les quelques traces qui aurait pue être laissée par le
kidnappeur.
De son côté, Toshiya qui avait perdu connaissance,
prit quelques minutes avant d’entre ouvrir les yeux et vaguement
regarder l’inconnu qui l’avait empêché d’en finir et le menait à
présent il ne sait où. Avant qu’il ne pu penser quoi que ce soit, ses
paupières se fermèrent d’elle-même et il replongea dans
l’inconscience...
Lorsque enfin Toshiya ouvrit les yeux, il cru
que ceux-ci étaient en train de lui mentir. La beauté de la pièce dans
la quelle il se trouvait le frappa et il l’admira avec soin, laissant
vagabonder ici et là son regard curieux et émerveillé. La pièce au murs
rouges était drapées de toute part de voiles de satin noir qui
pendaient du plafond jusqu’au baldaquin de l’immense lit où il était
encore allongé. La chambre baignait dans une ambiance sobre et
solennelle.
C’est lorsqu’il s’extirpa des draps de soie rouge
qu’il prit conscience de sa nudité. Affolé, il chercha du regard de
quoi se vêtir et c’est a ce moment qu’il pu se rendre compte qu’une
somptueuse robe noir criblée de dentelles de même couleur était
soigneusement pendue au dos d’une haute chaise dorée qui faisait face a
un bureau d’ébène. D’abord, il fut surprit par la tenue choisie mais
n’ayant pas d’autre choix, c’est habillé de cette robe qu’il sorti de
la chambre et après s’être assuré que personne ne pourrait le voir dans
cet accoutrement, il se mit à arpenter les couloirs qui s’offraient à
lui. Après un court moment, une mélodie retentit à ses oreilles ; une
voix ferme mais agréable chantonnait de bien tristes paroles.
Frôlant
les murs du bout des doigts, le Beau se mit à la recherche du porteur
de cette voix qui le faisait chavirer. Son instinct ainsi que son ouïe
le menèrent devant une épaisse porte d’ébène, garnies de fioritures
telles que des lys ou d’autres gravures encore, et dont les coins et la
poignés était composé d’or. L’estimant lourde, c’est a deux mains que
Toshiya poussa cette porte qui s’ouvrit sur une scène que le jeune
homme ne fût pas près d’oublier.
Une pièce immense se présenta à
lui, emplie d’instruments de musique, divers et variés, et au centre de
laquelle se trouvait un imposant sofa rouge sang occupé par un homme
allongé qui semblait fixer le plafond voûté et décoré telle une
cathédrale. Le chant de l’inconnu s’était interrompu à l’interruption
du Beau qui le dévisageait a présent sans vergogne.
Toshiya fut
d’abord séduit par l’apparence pernicieuse de l’Homme qu’il fixait. Les
cheveux de ce dernier, cachait partiellement son visage au teint pâle
et lorsque ses yeux se tournèrent doucement vers son invité, le Beau se
sentit transpercé de toutes part et accepta de s’y plonger pour toute
l’éternité... Il ne pouvait le quitter du regard. Peut-être de peur que
cet oiseau de mauvais augure ne s’envole ?
Toshiya détaillait chaque
trait de ce visage qui l’envoûtait et s’attarda sur ses lèvres
sensuellement ouvertes, fines et blafardes. Elles étaient immobiles et
pourtant, Toshiya pouvait les entendre susurrer des paroles
incompréhensibles. C’est alors qu’une voix bien réelle le fit sursauter.
« Il est réveillé, Monsieur ».
Dans
son sursaut, le Brun se tourna pour se trouver face à un autre jeune
homme blond, au teint basané et au regard fixe. Sans prévenir, une main
blanchâtre s’abattit sur l’épaule du Beau, ce qui lui valu un nouveau
sursaut.
« Merci, Kotha, j’ai vu. Tu peux disposer »
Et le
domestique tourna les talons avant de disparaître, laissant ainsi
Toshiya seul avec le mystérieux homme qui tenait encore son épaule.
« Eh bien, bienvenu Toshiya »
Les
yeux du Brun s’écarquillèrent. En lui-même, un tas de questions de
bousculaient sans trouver de réponses. Tout d’abord, était-il mort ?
Sinon, que faisait-il ici ? Qui était cet homme et comment
connaissait-il son nom ? Enfin, Toshiya réussi à articuler quelques
mots.
« Où suis-je ? »
Le Ténébreux se tourna alors pour se
diriger vers la baie vitrée qui illuminait la pièce et l’ouvrit pour
s’avancer sur le balcon.
« Dans mon humble chez-moi, situé au sommet de la colline de ton village »
Son
visage se tourna a nouveau sur le jeune homme en robe qui s’approchait
a pas prudents, presque effrayé par les dernières paroles prononcées.
« Alors... Vous êtes le « Démon » ... ? »
L’inconnu ne pu retenir le sourire qui vînt fendre ses lèvres sèches.
«
En quelques sortes, oui. Excuse-moi, je ne me suis pas présenté ; Je
suis Kirito, Maître de ces lieux et de ce dont j’estime l’être »
Ses
cheveux sombres vinrent briser la candeur de son visage lorsqu’il
s’inclina devant Toshiya qui croyait rêver. Ce dernier cru bien d’en
faire autant avant de prendre la parole à son tour.
« Enchanté, je suis Toshiya, simple villageois, fiancé à -... »
Kirito le coupa en plaçant une de ses mains osseuses sur les lèvres encore entre ouvertes de son interlocuteur.
« Chut... Je te connais mieux que tu ne peux le croire... Mon cher Toshiya »
Sa
main glissant le long du cou soyeux de son invité, le Ténébreux passa
derrière celui-ci avant de poser un baiser du bout des lèvres au creux
de son cou, le lâchant enfin.
« Balade toi, prend possession des lieux comme tu sais si bien le faire... Hum, au fait, tu es radieux dans cette robe. »
Toshiya frémissait encore du baiser offert et lorsqu’il voulu se tourner pour questionner son hôte, celui-ci avait déjà disparu.
De
son côté, Daisuke cherchait partout son amour envolé. Il fouilla dans
toutes les écuries du village le cheval qui avait bien pu emmener son
cher et tendre et lorsqu’il trouvait une bête susceptible d’être la
bonne, c’est la maison de son propriétaire qu’il retournait
désespérément.
Plusieurs fois, l’idée d’aller fouiller « La Demeure
de Satan » le parcouru mais bien que cela ne l’effrayait en rien, une
voisine ou un ami arrivait toujours a l’en dissuader, lui rappelant les
loups qui rodaient autours de cette bâtisse la nuit.
Que pouvait
être une meute de loups comparée à un homme amoureux ? Il ferrait tout
pour retrouver l’objet de ses pensées et pour cela, il allait utiliser
les grands moyens, peu importe le temps que cela lui prendra...
Pour Daisuke, il fallait a tout prit retrouver le beau Toshiya envolé.
Pendant
que Die s’acharnait à retrouver son amour, celui-ci décidait d’explorer
l’immense demeure où il résidait depuis maintenant quelques jours. Il
s’aventura de pièce en pièce, s’émerveillant de leurs décorations plus
somptueuses les unes que les autres. Alors qu’il vagabondait au hasard,
le Beau se trouva bientôt face à une sombre et gigantesque porte qui
recouvrait à elle toute seule, presque tout le mur du cul-de-sac où
elle se trouvait. Celle-ci était tout simplement impressionnante, voir
effrayante. Les gravures fines et indéchiffrables qui la recouvraient
étaient tout aussi étranges que la sensation que l’on éprouvait à son
approche. Tout cela glaçait le sang du pauvre Toshiya qui ne pu
néanmoins s’empêcher de laisser ses doigts glisser sur la surface
cirée. Ses doigts fins vinrent bien vite se refermer sur les poignées
dorées, pressés de découvrir ce que pouvait renfermer une porte si
importante.
« T-t-t... Je peux savoir ce que tu fais mon cher Toshiya ? »
La
voix qui s’éleva figea le Beau sur place. Lorsqu’il voulu se retourner
pour répliquer, il fut stoppé par les lèvres de Kirito qui vinrent
caresser sa nuque. Pour se faciliter la tâche, ce dernier releva les
cheveux de jet de son invité de sa main blafarde tandis que l’autre
s’amusait avec les longs pans de la robe de ténèbres, les relevants
lentement sur les cuisses soyeuses de Toshiya.
« C’est la seule pièce qui te soit interdite, alors ne fait pas de bêtise... »
Le
Ténébreux frémissait sous les caresses grisantes de son hôte qui jouait
avec l’élastique de son sous-vêtement. Il serrait les dents ainsi que
les poings, priant pour qu’il ose se défendre avant que son instinct ne
le trahisse. C’est alors qu’il fut soulagé d’entendre une voix encore
inconnue à laquelle Kirito répondit, se reculant doucement.
« Tiens, Takeo... Entre, mais attend que je te rejoigne avant d’enlever quoi que ce soit, compris ? »
Un
sourire s’afficha sur le visage du nouveau venu qui franchi la porte en
silence et de manière à ce que Toshiya ne puisse rien y voir.
« Comme tu le vois, je suis attendu et... »
Kirito poussa la porte à son tour après s’être éloigné de son ami.
« Ce serait impoli de le faire patienter... »
Enfin,
il disparu derrière l’épaisse porte noire devant laquelle se trouvait à
présent Toshiya dont les yeux s’était perdu dans le vide.
Décidemment,
cet homme lui faisait froid dans le dos. Pourtant, lorsqu’il était là,
Toshiya en oubliait presque Daisuke. Le Beau se demandait si le Roux le
cherchait ou bien s’il se consolait avec ce « musicien » de pacotille.
Malgré son erreur, il l’aimait et l’oublier dans une situation telle
que celle-ci était quasiment impossible.
Sauf...
« Pourquoi ? »
Allongé
sur son immense lit, Toshiya agrippait les draps et les serrait entre
ses doigts fins. Sans qu’il ne s’en rendre compte, ses pas l’avaient
mené jusqu'à sa chambre tandis qu’une unique question résonnait dans
son esprit. Ce Kirito lui faisait de l’effet et il ne pouvait supporter
l’idée de ressentir cette sensation d’envie envers quelqu’un d’autre
que Die. Il plongea son visage courroucé dans l’épais oreiller de soie
rouge lorsque quelqu’un frappa à sa porte.
« Je n’ai aucune envie de vous voir pour le moment, Kirito ! »
«
C’est Kotha Monsieur. Le Maître vous invite à sa table pour le souper.
Préparez-vous et rejoignez le dans environs une demi-heure. »
« Je ne m’y rendrais pas ! »
« J’en informerais le Maître. »
Puis
Toshiya pu entendre les pas du domestique s’éloigner. Celui-ci alla
rejoindre Kirito dans la salle de musique où il chantonnait comme à son
habitude jusqu’à ce que Kotha vînt l’interrompre.
« Maître, Monsieur Toshiya vous fait savoir qu’il ne souhaite pas se joindre à vous pour le souper. »
Les
yeux sombres du « Démon » se fermèrent sur son visage courroucé. Lui
qui était allongé se redressa lentement avant d’attraper une guitare
posée sur le côté du canapé et l’envoya se briser à moins d’un mètre du
visage de Kotha qui ne cilla même pas.
« Il viendra ! ... »
« Je vais le lui dire Monsieur. »
Lorsque le domestique s’inclina avec l’intention de quitter la pièce, un geste de la main de son Maître le stoppa.
« Pas la peine... Nous verrons s’il se montre et s’il ne le fait pas... »
Sa phrase resta en suspend et Kotha su qu’il pouvait enfin rejoindre ses quartiers.
Tic,
tac, tic, tac... Océans noirs rivés vers les aiguilles si lentes,
presque immobiles de l’horloge, les yeux de Toshiya menaçait de se
fermer d’eux même pendant que celui-ci se laissait bercer par le
cliquetis continuel du temps qui passe. Il pensait à Daisuke, sans
savoir si ce dernier était en train de le chercher, sans savoir ce
qu’il se passerait s’il se rendait à ce dîner... Sans savoir...
Ding
dong. Le mélodieux tintement de l’imposante horloge ancienne qui
Toshiya fixait le sorti de sa léthargie pour qu’il puisse se rendre
compte que l’heure du repas était arrivée. Un soupire et il se
redressa, s’asseyant au fond de son immense lit.
Il avait envie de
le revoir, ce « Démon ». Ses lèvres fines, son nez parfait, ses yeux
sombres et ses cheveux de jais. Sans parler de sa physionomie. Toshiya
s’en voulu de penser ainsi et s’obligea à penser à autre chose,
trouvant un livre dans une des tables de nuit qui bordait sa couche.
Après
quelques minutes, Kirito, assis au bout de l’immense table de la non
moins grande salle à manger, ne patientait plus. Le repas n’avait pas
encore été servi. Le cuisinier, Aiji, attendait le feu vert de son
Maître mais ce dernier lui indiqua de tout ranger avant de quitter la
pièce.
Premier couloir a droite, montée des escaliers, gauche, et
enfin la porte du Beau, qui n’était pas négligeable. Ce chemin, il le
connaissait par cœur, ses pieds l’y menaient sans réfléchir. Cela ne
fait que très peu de temps que Toshiya vivait chez ce « Satan » mais
c’est souvent que ce dernier se rendait jusqu'à la chambre du Jeune,
s’arrêtant devant sa porte sans oser y pénétrer.
Cette fois, il ne
ferrait aucun chichi. Il était de son honneur de montrer à son inviter
qui il était ; le Maître de ce château, et plus encore...
Lentement,
il poussa la porte pour qu’elle s’ouvre sur un Toshiya surprit qui
s’assit sur son lit avec confusion lorsque la porte se referma derrière
ce visiteur inattendu. Kirito s’avança avec un sourire vers le Beau qui
restait immobile, épris d’anxiété. Quand le Ténébreux s’installa à
quatre pattes sur le lit pour reprendre sa progression, tel un fauve,
vers ce qui semblait être devenu sa proie, celle-ci n’eut d’autre choix
que de se coller au mur, fuyant inutilement le félin qui approchait son
visage triomphant du sien.
Un murmure vînt doucement fendre les
lèvres souriante de Kirito qui frôlait à présent la nuque soyeuse de
Toshiya qui restait paralysé par une peur mélangée à un désir refoulé.
« Tu m’as fait attendre alors que j’étais affamé. A présent, j’ai encore plus faim... De toi ! »
Toshiya,
toujours dos au mur, se raidit un peu plus sous les paroles du Grand
Noirou. Celui-ci, satisfait d’avoir une réaction de la part de son
prisonnier, commença à remonter ses mains le long de ses cuisses. Sur
son passage il emmena les pans de la longue robe noire jusqu’à ce
qu’elle soit remontée sur les hanches blanches du Beau, qui laissa
malgré lui échapper un gémissement. Il perdait peu à peu pied,
lentement emmené par les milles sensations des mains posées sur son
corps pendant qu’une douce chaleur se dispersait dans tous ses membres.
Sous les attentions du Maître des lieux, il ne tarda pas à être un peu
à l’étroit dans ses sous-vêtements. Kirito sourit en le sentant réagir
ainsi et attrapa les bords du dit dessous, tout en plongeant sa tête au
creux de son cou pour le lui mordiller gentiment. Il lâcha la nuque
tendre et continua à faire descendre le bout de tissu.
« On dirait bien que tu es à l’étroit là dedans... Il vaut mieux s’en débarrasser non ? »
Toshiya
devint rouge comme telle une pivoine et essaya d’échapper au regard de
son « bourreau », honteux de la réaction de son corps.
Le « Démon
» prenait un malin plaisir à laisser sa bouche traîner dans son coup,
afin de l’entendre encore gémir. Il décida de passer à la mesure
supérieure et fit passer ses mains sous la robe et les fit ramper sur
les flancs de Toshiya. Celui ci se demandait quand ce démon allait
mettre fin à son attente interminable. Là, il brûlait littéralement de
désir et son corps ne quémandait que délivrance. Alors qu’il laissait
échapper un soupir plus bruyant que les autres sous le passage de la
langue de son Sauveur sur son torse, il senti soudain le corps chaud
contre le sien s’éloigner. Il émit un faible grognement de protestation
et leva durement ses paupières pour voir que Kirito venait de sortir de
sa chambre. Toshiya se leva et envoya valser l’oreiller contre le mur,
furieux contre lui même et contre ce monstre qui l’avait laissé là, les
jambes tremblantes de désir.
Il s’allongea sur le dos, essayant de
ce calmer. Sans le vouloir il se mit à penser à Die, il se demandait
bien ce que celui-ci pouvait bien faire en ce moment. Et c’est alors
que l’image du ménestrel se superposa à celle de son doux et ancien
amant. Ses traits se déformèrent de colère, il se demandait encore
comment son amour avait-il pu lui faire ça. Il ne voulait pas croire
que celui avec qui il avait passé des semaines merveilleuses, celui qui
lui avait murmuré tant de promesses, que cet être si cher puisse avoir
ainsi trahit sa confiance. Sans qu’il ne puisse les arrêter, les larmes
vinrent inonder ses joues. Il pleura, pleura tant qu’il s’endormit de
fatigue.
Chapitre n°1
Fin.